Les guerres d'Indochine et du Vietnam au cinéma

 

La scène de l'attaque des hélicoptère sur le village vietnamien dans Apocalypse Now.

Les guerres d'Indochine et du Vietnam au cinéma


La France et les Etats-Unis, les deux puissances qui ont été impliquées dans les guerres d'Indochine et du Vietnam sont deux grands pays de cinéma : il n'est donc guère étonnant que ces conflits aient inspiré des auteurs de romans et de films. Voici une sélection commentée.
Notre perception de la guerre du Vietnam passe presque davantage par sa représentation dans le cinéma de fiction que par ce que nous donnent à voir les images des reporters de guerre qui furent pourtant abondantes. Elle vont même jusqu'à se confondre. Il est donc important de connaître l'histoire de ces représentations afin de comprendre la perception que nous avons de ce moment important de l'histoire et de ce qu'il a irrigué ensuite dans les idéologies de la guerre : par exemple celui de l'engagement Etats-Unis au Moyen-Orient (Irak, Afghanistan…) à partir des années 2000.

La guerre d'Indochine dans le cinéma française : une présence discrète.

Tout comme la guerre d'Algérie, la guerre d'Indochine a mis du temps à apparaître pleinement dans les films de fiction français : comme deux cauchemars qu'il fallait oublier dans la France des 30 Glorieuses. Leur présence  se fait plus visible depuis une vingtaine d'années, alors que les acteurs de ces conflits disparaissent petit à petit pour entrer du champ de la mémoire à celui de l'histoire. 
Néanmoins ils apparaissent en filigrane ou en évocation dans nombre de films depuis les années 1950 évoquant les répercutions dans la société française en métropole (voir ici la guerre d'Algérie au cinéma).
Il est cependant un cinéaste qui a fait du conflit indochinois le sujet principal de ses films : c'est Pierre Schœndœrffer qui était reporter de guerre durant la guerre d'Indochine. Il a aussi couvert la guerre du Vietnam et remporté l'Oscar du meilleur documentaire en 1968 avec La section Anderson (ceci prouve bien que la guerre du Vietnam était bien au cœur de l'actualité en 1968 !). 
Son chef d'œuvre est La 317e section tourné en 1965 : ambiance poisseuse de la forêt tropicale et marche vers un destin funeste filmés dans un noir et blanc qui accentue le réalisme d'un film tourné par un connaisseur des lieux et du conflit.



La guerre du Vietnam dans le cinéma américain : un thème majeur.

Contrairement au cinéma français, le cinéma américain a fait de la guerre du Vietnam une omniprésence dès l'ouverture du conflit et dans les années qui ont suivi. Par exemple le film Un Américain bien tranquille de Joseph Mankiewicz traite dès 1958 de la présence de la CIA pendant la guerre d'Indochine. 
Les Bérets verts tourné en 1968 par John Wayne (le plus célèbre cowboy du cinéma !) est un film patriotique qui justifie l'intervention américaine au Vietnam au moment où… plus grand monde n'y croyait vraiment. La bande-annonce est un morceau d'héroïsme.


La guerre du Vietnam apparait d'abord sur le thème des jeunes soldats mobilisés : soit les jeunes gens sur le départ et qui ne désirent pas vraiment y aller, soit celui des vétérans qui reviennent physiquement et/ou moralement marqués. Citons la comédie musicale Hair en 1967 devenue un film en 1979 pour le départ, et du côté des vétérans ayant plus ou moins pété un câble, Taxi driver, Rambo ou Voyage au bout de l'enfer.
Dans la scène finale de Hair un hippie s'est substitué à son ami soldat pour que ce dernier puisse aller voir une dernière fois sa fiancée. Hélas pour lui son unité part et lui avec. La toute dernière scène montre sous quelle forme se fait son retour.



Le film majeur ayant pour décor la guerre du Vietnam sort en 1979 : c'est Apocalypse now de Francis Ford Coppola. Le sujet vient pourtant d'un livre de Joseph Conrad qui se déroule au Congo belge, Le cœur des ténèbres, et les thèmes abordés vont delà d'un film de guerre. Film fleuve qui a failli rendre fou toute l'équipe du tournage, il pose les bases visuelles qui vont inspirer toute la filmographie ultérieure. On trouvera un résumé en cliquant ici.
Une des plus célèbres scène, souvent copiée rarement égalée, est celle de l'attaque d'un village au napalm par des hélicoptères au son de la Walkyrie de Wagner.



Entre 1986 et 1993 le vétéran Oliver Stone raconte son expérience de guerre dans une trilogie qui commence avec le film PlatoonC'est une expérience cruelle, peu glorieuse qui broie les êtres et les choses. Dans cette scène, les soldats brulent un village (la scène rappelle l'épisode réel du massacre de My Lai en 1968). 


L'horreur de la guerre peut aussi devenir l'esthétique de l'horreur. C'est ce que fait avec brio Stanley Kubrick en 1987 avec le film Full metal jacket dénonçant le conditionnement psychologique des personnages, un des thèmes centraux de son cinéma.



Chemin faisant, les thèmes de la guerre du Vietnam et l'esthétique de sa représentation deviennent les lieux communs du cinéma à échelle mondiale. On en trouve l'écho dans le film Forrest Gump sorti en 1994 : l'histoire du personnage traverse l'histoire des Etats-Unis des années 1950 aux années 1990. Benêt génial qui devient évidemment un héros sous le feu de l'ennemi avant de devenir un vétéran oublié avec son copain Bubba. 



La liste de lecture des vidéos, ceux de cet article et d'autres encore.


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