Seconde histoire. Dossier documentaire : L’éloge de la cité d’Athènes par Périclès, stratège du V°s av JC.

 

Buste de Périclès portant l'inscription « Périclès, fils de Xanthippe, Athénien. » Marbre, copie romaine d'après un original grec de 430 av. J.-C. environ.

L’éloge de la cité d’Athènes par Périclès, stratège du V°s av JC.

La fiche de travail peut se télécharger ici.

En 430 av JC Athènes est engagée dans une guerre contre Sparte, la Guerre du Péloponnèse. Comme il est de coutume, la cité, à la fin de la saison des combats enterre collectivement les citoyens-soldats morts sur le champ de bataille. Le premier des magistrats Périclès prononce donc un discours funèbre pour honorer les morts, mais en profite aussi pour honorer la cité pour laquelle ils sont tombés. Ce discours nous a été transmis par un historien qui a vécu cette guerre, Thucydide.

« La constitution qui nous régit n’a rien à envier à nos voisins. Loin d’imiter les autres peuples, nous leur offrons plutôt un exemple. Parce que notre régime sert les intérêts de la masse des citoyens et pas seulement d’une minorité, on lui donne le nom de démocratie. Nous sommes tous égaux devant la loi, c’est en fonction de la bonne opinion que nous avons d’eux que nous choisissons les magistrats de la cité. Quand un homme sans fortune peut rendre quelque service à l’Etat, sa pauvreté ne constitue pas pour lui un obstacle. 

Nous avons aménagé pour notre plaisir, d’innombrables occasions de distraction en instaurant des concours et des fêtes religieuses qui se succèdent d’un bout à l’autre de l’année et en aménageant nos habitations avec goût, de sorte que notre vie quotidienne se déroule dans un décor plaisant qui chasse les humeurs sombres. Telle est la puissance de notre cité que les biens de toute la terre y affluent. Nous en arrivons à consommer les productions des autres peuples comme si elles étaient autant que celles de l’Attique, notre bien propre. Nous nous distinguons encore de nos adversaires par la façon dont nous préparons la guerre. Notre cité est accueillante à tous et jamais nous ne procédons à des expulsions d’étrangers pour éviter les espions. Car plutôt que sur la ruse, nous comptons sur le courage avec lequel nos hommes se battent. 

Il n’y a point de honte chez nous à avouer qu’on est pauvre, mais il y en a à ne rien faire pour sortir de la pauvreté. Ceux qui participent au gouvernement de la cité peuvent s’occuper aussi de leurs affaires privées et ceux que leurs occupations professionnelles absorbent, peuvent se tenir fort bien au courant des affaires publiques. Nous sommes en effet les seuls à penser qu’un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile. Nous intervenons tous personnellement dans le gouvernement de la cité au moins par notre vote ou même en présentant à propos nos suggestions. Car nous ne sommes pas de ceux qui pensent que les paroles nuisent à l’action. Nous estimons plutôt qu’il est dangereux de passer aux actes, avant que la discussion nous ait éclairé sur ce qu’il y a à faire. 

En bref, j’affirme que notre cité dans son ensemble est pour la Grèce une éducatrice. N’est-ce pas à ces qualités même que notre patrie doit sa puissance ? Les témoins de notre puissance ne manquent pas et nous en laisserons des marques assez grandioses pour susciter l’admiration de notre siècle et des siècles à venir. » 

Thucydide, Guerre du Péloponnèse, Ve s. av JC.

Répondre aux questions sans les recopier.
1) Présenter le document (nature, auteur et date).
2) La démocratie selon Périclès et Thucydide.
• Relève dans le texte la définition de la démocratie (plusieurs réponses possibles).
• Sur quel critère sont choisis les magistrats ? 
• La pauvreté est-elle un défaut et la richesse est-elle une qualité ? Expliquer à l’aide du texte.
• « un homme qui ne se mêle pas de politique [est] un citoyen inutile » ? Comment peut-il donc s’en mêler autrement qu’en étant élu ? Dans quelle assemblée ?
3) La vie à Athènes. 
• Qui sont les « étrangers » cités dans le texte ?
• Par quel port « les biens de toute la terre » affluent-ils ?
• Quels sont « des concours et des fêtes religieuses » d’Athènes ? Citer un exemple.
• Quels sont les « marques assez grandioses pour susciter l’admiration de notre siècle et des siècles à venir » ? Citer un monument ou une œuvre littéraire.



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