1e histoire. Les conditions de vie des ouvriers au XIXe siècle (analyse de documents)
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Jeune garçon devant un métier à tisser, Manchester, juillet 1909 |
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Usine textile à Manchester en 1913 |
Les conditions de vie des ouvriers au XIXe siècle
Analyse de deux documents (une vidéo un texte) pour introduire le thème Les transformations économiques et sociales au XIXe siècle. Répondre aux questions sans les recopier. Mais pour commencer un extrait de dessin animé.
Nous sommes au XIXe siècle. Le héros Ray Steam travaille dans une usine textile à Manchester. Steam veut dire vapeur, et le XIXe siècle est celui du charbon et de la vapeur.
Documents et questions
Vidéo extraite du documentaire Le temps des ouvriers (Arte 2020)
1) Pourquoi les tisserands indépendants ont-ils dû devenir des ouvriers ?
2) Pourquoi toute la famille est-elle contrainte de travailler à l’usine ?
La vie et le travail des ouvriers textile à Manchester dans les années 1840
Karl Marx (1818-1883) et Friedrich Engels (1820-1895) ont fondé les théories socialistes et communistes. Engels fils d’industriel de Manchester, se base sur son expérience pour écrire ce texte extrait de son premier livre. Il est une prise de conscience de ce qu’il faudrait changer.
Quelque 4000 personnes habitent [le quartier de la Petite Irlande]. Les cottages sont vieux, sales et du type le plus petit. L’atmosphère est assombrie et alourdie par les fumées d’une douzaine de cheminées d’usines ; une foule de femmes et d’enfants en haillons rôdent en ces lieux. Dans chacune de ces petites maisons, qui ont tout aux plus deux pièces et un grenier, parfois une cave, habitent vingt personnes, que dans tout ce quartier, il n’y a qu’un cabinet — le plus souvent inabordable bien sûr — pour 120 personnes environ, et qu’en dépit de tous les sermons des médecins.
Dès le début de la nouvelle industrie [l’industrie textile], ceux-ci [les enfants] ont été employés en usine ; au commencement, en raison des petites dimensions des machines (devenues plus tard beaucoup plus importantes), c’étaient presque exclusivement des enfants qu’on faisait travailler. L’enfant d’un ouvrier, à l’âge de neuf ans, grandi dans le dénuement, les privations et les vicissitudes de l’existence, dans l’humidité, le froid et le manque de vêtements, est loin d’avoir la capacité de travail d’un enfant élevé dans de bonnes conditions d’hygiène. A neuf ans, on l’envoie à l’usine, il y travaille journellement six heures et demie (jadis huit heures et auparavant douze à quatorze heures, voire seize heures) jusqu’à l’âge de treize ans ; à partir de ce moment jusqu’à dix-huit ans, il travaille douze heures.
Cependant, même cette longue journée de travail ne suffisait pas à la voracité des capitalistes. Il fallait par tous les moyens faire en sorte que le capital [l'argent] investi dans les bâtiments et les machines fût rentable, il fallait le faire travailler le plus possible. C’est pourquoi les industriels introduisirent le scandaleux système du travail de nuit ; chez quelques-uns, il y avait deux équipes d’ouvriers, chacune assez forte pour faire marcher toute l’usine ; l’une travaillait les douze heures de jour, l’autre les douze heures de nuit.
Les ouvriers ont peu de choses à faire mais sont contraints, de rester constamment debout sans pouvoir s’asseoir. Quiconque s’assied sur le rebord d’une fenêtre ou sur un panier est puni ; cette perpétuelle station debout, produit obligatoirement ces effets : les ouvriers doivent donc sacrifier la santé de leurs membres afin que soit gâchée un peu moins de la matière première [le coton] du bourgeois. En raison des effets débilitants du travail en usine, les hommes sont usés très tôt. La plupart sont, à 40 ans, dans l’incapacité de travailler. Il faut ajouter que les femmes enceintes travaillent à l’usine jusqu’à l’heure de l’accouchement ; évidemment, si elles cessent le travail trop tôt, elles peuvent craindre de se voir remplacer et d’être mises à la porte — et de plus, elles perdent leur salaire. L’intérêt des industriels ne saurait souffrir que les ouvriers restent à la maison pour cause de maladie ; ils n’ont pas le droit de tomber malades sinon l’industriel devrait arrêter ses machines ou fatiguer ses nobles méninges pour procéder à un changement temporaire ; et avant d’en arriver là, il congédie [renvoie] ses gens lorsqu’ils se permettent de n’être pas en bonne santé.
Friedrich Engels La situation de la classe laborieuse en Angleterre, 1845
3) Présenter le document.
4) Quelle est la raison de l’introduction du travail de nuit selon Engels ? Utiliser le mot capital dans votre réponse.
5) Quelles sont les conditions de vie de ces ouvriers à Manchester ? D’après le nom du quartier, d’où viennent-ils ?
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