2nde histoire. L’affirmation de l’État dans le royaume de France (XVIe-XVIIIe siècles) 2021
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| Portrait de Louis XIV en costume de sacre par Hyacinthe Rigaud (1701). On y trouve les regalia ou attributs du Roi : la couronne royale, le sceptre, la main de justice, le manteau fleurdelisé (la fleur de lys), l'épée de Charlemagne, l'hermine, le trône, la croix de l'ordre du Saint-Esprit en pendentif. La monarchie se nourrit de symboles pour des rois qui sont sacrés à Reims. |
L’affirmation de l’État dans le royaume de France (XVIe-XVIIIe siècles)
Etat moderne = pouvoir qui détient le monopole de la violence légitime, c'est-à-dire d'être le seul à avoir légalement le droit de : avoir une armée, faire la police, être justicier, mettre en prison ou aux galères, donner des amendes, lever des impôts, censurer des écrits… (définition du sociologue Max Weber Le savant et le politique).
Introduction
• A partir du XIIIe siècle, le pouvoir des rois de France, sacrés à Reims, prend le dessus sur le pouvoir féodal des seigneurs : grâce à l'agrandissement du domaine royal et grâce à une administration efficace.
• Au XVe siècle lors de la Guerre de cent ans, le roi crée une armée professionnelle et des impôts permanents. Il s'impose aux nobles et aux chevaliers et les met à son service.
— Une légitimité de type absolue.
— Le contrôle du territoire et la centralisation.
— L'administration et la justice.
— La fiscalité.
— Le contrôle de la violence privée.
Ce qui suppose la réduction du pouvoir des forces concurrentes (nobles et les chevaliers, le pape, les protestants, les particularismes régionaux…) qui détiennent des lois privatives ou privilèges acquis depuis le Moyen-Age (ou presque…).
Sous l'Ancien Régime pas de lois communes mais des lois particulières ou privilèges héritées du passé, souvent du Moyen-Age (et quand ce n'est pas du Moyen-Age, on essaie de faire croire que c'est aussi ancien, ça fait plus chic) : c'est ainsi une sorte de Moyen-Age continué, avec un mille-feuilles de droits hérités dont certains ne veulent plus dire grand chose.
• 19 décembre 1481. Louis XI confie à Palamède Forbin la charge de prendre possession de la Provence au nom du roi de France, avec le titre de lieutenant du roi, investi d’une délégation totale des pouvoirs. Dès son arrivée à Aix, il reçoit le serment des principaux officiers et confirme les privilèges de la capitale.
• 15 janvier 1482 Forbin réunit les Etats de Provence qui lui soumettent 52 chapitres et les 12 requêtes qu’il prête serment d’observer. C’est la constitution provençale dans laquelle le roi n’est reconnu qu’au titre de comte de Provence : « Qu’il plaise à votre majesté royale de s’intituler, après le titre de roi, de comte de Provence dans toutes les lettres rédigées… à l’intention du pays de Provence, de façon que nous ne soyons nullement tenus d’obéir à aucune lettre dépourvue de ce titre. » : il doit respecter les droits, privilèges et institutions.
• 1501 Constitution du parlement de Provence, cour de justice, gardien des libertés (= les privilèges).
• Dès 1483 Le roi commence à rogner sur les privilèges de la Provence. Exemple :
1539, l'ordonnance de Villers-Cotterêts substitue le français au latin et au provençal dans les actes publics.
• 1788-1789 Réunion des Etats de Provence et élection aux Etats généraux qui rappellent la constitution provençale.
• 1790 La constitution provençale et le parlement sont abolis en en même temps que tous les autres privilèges.
1. XVIe siècle, la naissance de l'Etat moderne.
A. L'affirmation de l'Etat et de l'unité du royaume.
Diapo 11 • Montrer que la construction de l’Etat au XVIe siècle contient des forces et des faiblesses pour le pouvoir royal.
Diapo 12 et page 150 • A quelles forces concurrentes le pouvoir royal s’en prend-il dans le concordat de Bologne (1516) et l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) ?
Au XVIe siècle l'Etat royal se renforce en assurant la souveraineté du roi sur l'ensemble des terres du royaume.
B. Les difficultés d'un pays en guerre.
• Quel est le souverain européen concurrent de François Ier ? Vous souvenez-vous quel est le grand souverain auquel s'allie le roi de France (cliquer ici) ? (diapo 13).
1562-1598 Guerres de Religion.
1598 Edit de Nantes (édit de pacification).
1685 Révocation de l’Edit de Nantes.
Diapo 16 • Gravure Le « dragon missionnaire » : « Qui peut me résister est bien fort » (1686). Est-ce une gravure catholique ou protestante ? Démontrez-le à l’aide de ce que vous voyez et lisez sur l’image
2. XVIIe siècle le triomphe de la monarchie absolue.
A. L'affirmation de l'absolutisme.
Diapo 17 • Quelles forces s’opposent à l’absolutisme avant 1661 ?
Diapo 18 • En comparant avec l’administration sous François Ier, comment le roi a-t-il renforcé son pouvoir dans l’administration centrale et dans les provinces ?
1610 Assassinat d'Henri IV par un fanatique catholique. Louis XIII a 9 ans : régence de Marie de Médicis.
1643 Mort de Louis XIII. Louis XIV a 5 ans : régence d'Anne d'Autriche et de Mazarin.
1661 Louis XIV décide de gouverner seul.
Exercices "Versailles, le Roi-Soleil et et la société de cour" (pages 152-153).
B. Un absolutisme appliqué à tous les domaines de l'Etat.
3. XVIIIe siècle la remise en cause de l'absolutisme.
A. Les Lumières contre l'absolutisme.
Il y a dans chaque État trois sortes de pouvoirs : la puissance législative, la puissance exécutrice des choses qui dépendent du droit et la puissance judiciaire, par laquelle, il punit les crimes, ou juge les différends des particuliers.
Lorsque, dans la même personne ou dans le même corps de magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice, il n’y a point de liberté ; parce qu’on peut craindre que le même monarque ou le même Sénat ne fasse des lois tyranniques pour les exécuter tyranniquement.
Tout serait perdu, si le même homme, ou le même corps des principaux, ou des nobles, ou du peuple, exerçaient ces trois pouvoirs : celui de faire des lois, celui d’exécuter les résolutions publiques, et celui de juger les crimes ou les différends des particuliers. Chez les Turcs, où ces trois pouvoirs sont réunis sur la tête du sultan, il règne un affreux despotisme.
Montesquieu, De l’esprit des lois, 1748
La liberté est un présent du ciel, et chaque individu de la même espèce a le droit d’en jouir aussitôt qu’il jouit de la raison. Aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres. Le prince tient de ses sujets mêmes l’autorité qu’il a sur eux, et cette autorité est bornée par les lois de la nature et de l’État. Le prince ne peut donc pas disposer de son pouvoir et de ses sujets sans le consentement de la nation.
Diderot, Encyclopédie, article « Autorité politique », 1751-1772
La volonté générale peut seule diriger les forces de l’État selon le bien commun ; c’est uniquement sur cet intérêt commun que la société doit être gouvernée.
Je dis donc que la souveraineté, n’étant que l’exercice de la volonté générale, le souverain, qui n’est qu’un être collectif, ne peut être représenté que par lui-même ; Le peuple, soumis aux lois, en doit être l’auteur
La nature dit à tous les hommes : Je vous ai tous fait naître faibles et ignorants, pour végéter quelques minutes sur la terre et pour l’engraisser de vos cadavres. Puisque vous êtes faibles, secourez-vous ; puisque vous êtes ignorants, éclairez-vous et supportez-vous. Quand vous seriez tous du même avis, ce qui certainement n’arrivera jamais, quand il n’y aurait qu’un seul homme d’un avis contraire, vous devriez lui pardonner ; car c’est moi qui le fais penser comme il pense.
Voltaire, Traité sur la tolérance, chapitre 25, 1763
Recopier le tableau et compléter à l'aide des textes.
Ancien Régime | Les Lumières |
Monarchie … de droit … | |
La souveraineté est détenue par … |
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Intolérance : imposer la Volonté de … |
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Importance de la foi, du Salut |
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…… dirige les actions des hommes |
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B. L'absolutisme face à la montée des tensions.
Diapo 23 • Calculer le déficit du trésor public en 1788.
• Trouver des solutions du côté des dépenses et du côté des revenus.
Quizz de la leçon
Un audio
L'historien Gérard Noiriel explique en 3 mn (cliquer ici) les prolongements de ce processus dans ce que la sociologue et historien Norbert Elias appelle la société de cour, avec des liens vers la monarchie absolue de Louis XIV et la création de l'Etats moderne.
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